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Streaming

Netflix & co devront davantage investir en Suisse

16 septembre 2021 - Raphael Knecht

30 millions devront être versés chaque année pour financer des films en Suisse. Cet argent sera fourni entre autres par des prestataires tels que Netflix et Amazon. Cela pourrait pousser les coûts des abonnements à la hausse.

A l’avenir, les plateformes étrangères qui proposent des services de streaming devront consacrer au moins 4% de leurs revenus réalisés en Suisse pour soutenir la production cinématographique helvétique. Le Conseil national a approuvé jeudi une modification dans ce sens de la loi sur le cinéma. Que signifie la «Lex Netflix» comme on l’appelle et quelle sera son impact sur les prix des abonnements aux services de streaming ? Le service comparatif moneyland.ch répond aux questions que vous vous posez à ce sujet.

Combien d’argent est en jeu?

Dans sa version adaptée, la loi sur le cinéma prévoit qu’au moins 4% des recettes réalisée dans le pays soient affectées au soutien de la production cinématographique helvétique. En tout, la création indépendante de films en Suisse devrait ainsi recevoir environ 30 millions de francs de financement par an qui servira au soutien de projets de films ou de co-productions, indique un communiqué du Parlement.

4% des recettes réalisées par Netflix en Suisse devraient représenter un montant d’environ 10 millions de francs, estime Ralf Beyeler, l’expert des télécoms chez moneyland.ch. Le chiffre d’affaires réalisé en Suisse par le leader de la branche n’est toutefois pas communiqué publiquement.

Les prix des abonnements vont-ils augmenter?

Selon les opposants au projet de loi, c’est envisageable. Philipp Kutter, conseiller national du Centre, a fait part de ses craintes durant le débat qu’une proportion de 4% est trop élevé et que cela va renchérir les prix en Suisse.

Il est clair que les éventuels coûts supplémentaires que des prestataires tels que Netflix et Amazon vont devoir supporter en Suisse seront répercutés au final aux consommateurs. Les plateformes de streaming n’auront d’autre alternative que d’essayer de réduire leurs coûts.

Quant à savoir si cela peut se traduire par une hausse des prix et dans quelle mesure, il est encore impossible de le savoir. En réponse à une demande de moneyland.ch, Amazon indique n’avoir aucune annonce de changement à faire actuellement. Les autres prestataires n’ont, eux, pas du tout voulu s’exprimer à ce sujet.

Durant l’été, Netflix avait déjà adressé une lettre au Parlement pour faire du lobby contre cette loi. Dans celle-ci, la plateforme avait indiqué qu’elle serait forcée de dépenser l’argent des clients sans pouvoir offrir en échange à ceux-ci une contrepartie comparable. Le prestataire suggère ainsi que la production helvétique coûte davantage que ce qu’elle ne vaut aux yeux des clients. Pour l’expert des télécoms Ralf Beyeler, c’est une indication claire que Netflix envisage de facturer des coûts supplémentaires. Ralf Beyeler pense que Netflix ne voit pas une grande utilité pour l’entreprise à co-financer la production de films en Suisse.

«Les prix des services de streaming proposés à la clientèle suisse ont déjà augmenté récemment», observe Ralf Beyeler. L’expert s’attend à ce que les offres se renchérissent encore à l’avenir. «Les Suisses ont un pouvoir d’achat élevé. La plupart des consommateurs acceptent une hausse de prix et ils ne résilient leur abonnement que rarement en raison de prix plus élevés. Les services de streaming essaient d’augmenter leurs recettes de cette façon», explique Ralf Beyeler. La Lex Netflix elle-même n’aura certainement qu’une faible influence sur l’évolution des prix, suppose l’expert.

Des profits élevés en Suisse

Le marché helvétique est lucratif pour les fournisseurs étrangers de services de streaming: compte tenu du pouvoir d'achat élevé en Suisse, Netflix & co engrangent des gains supérieurs à la moyenne grâce aux abonnements vendus dans notre pays. Toutefois, ce n'est vrai que si les prestataires parviennent en même temps à éviter des dépenses élevées en Suisse. C'est pourquoi, ces entreprises ont tout intérêt à produire les films et séries diffusés en Suisse également à l'étranger. Le fait que ces prestataires devront à l’avenir soutenir davantage de productions helvétiques est dès lors inopportun pour eux.

Y aura-t-il désoramis davantage de films suisses chez les prestataires de services de streaming?

Pas nécessairement. Les prestataires de services de streaming ne doivent pas nécessairement investir l'argent prélevé dans des productions réalisées en Suisse mais ils pourront simplement verser une taxe de compensation. Dans ce cas, il est peu probable que l'offre proposée par les services de streaming prenne une couleur plus helvétique à l’avenir.

Certes, la nouvelle loi sur le cinéma exige aussi que 30 % de l'offre proposée soit constituée de films européens. Toutefois, Amazon a déjà déclaré cet été que ce quota était de toute manière conforme aux exigences de l'UE. Le fournisseur de services de streaming est déjà en train de mettre en œuvre le quota exigé. Par conséquent, la loi sur le cinéma suisse ne devrait ici plus avoir d'influence déterminante sur l'offre proposée.

Comment l'offre va-t-elle sinon évoluer?

On peut envisager que les services de streaming tentent d'économiser sur l’offre au vu des coûts plus élevés avec lesquels ils devront compter. Cela signifie qu’ils accorderont moins de licences pour les contenus diffusés en Suisse, ce qui réduira le choix de films et de séries. En revanche, rien ne devrait changer pour les productions originales des prestataires, étant donné que ces derniers ne doivent pas payer de licences pour diffuser en streaming les films et les séries en Suisse.

Aussi bien Netflix qu’Amazon avaient déjà averti durant l’été qu'une obligation d'investissement excessive pourrait entraîner une distorsion de la concurrence. Amazon a expressément déclaré à moneyland.ch que cela pourrait réduire la diversité de l'offre proposée sur le marché suisse du streaming.

Il reste cependant à voir dans quelle mesure cela modifiera effectivement l'offre proposée par les différents services de streaming en Suisse. Jusqu'à présent, les prestataires contactés par moneyland.ch n'ont fait aucune annonce concrète à ce sujet. S'il devait y avoir une réduction de l'offre, on peut en outre s’interroger si les prestataires la justifieraient explicitement par la nouvelle loi sur le cinéma.

La loi sur le cinéma est-elle définitive?

Selon le Parlement, le projet va au Conseil des Etats pour ajustement. La loi est votée, à condition qu'il n'y ait pas de référendum. Certains partis ont déjà annoncé avant la décision qu'ils souhaitaient organiser un référendum. Selon le rapport du parlement, la collecte des signatures a déjà commencé.

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Rédacteur Raphael Knecht
Raphael Knecht était analyste et rédacteur spécialisé chez moneyland.ch. Depuis, il soutient occasionnellement la rédaction en tant que freelance.