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Baromètre des préoccupations: les plus grands soucis des Suisses

4 septembre 2019 - Benjamin Manz

Le service comparatif en ligne indépendant moneyland.ch a voulu savoir ce dont se soucie le plus la population helvétique en effectuant un sondage représentatif. Résultat du baromètre des préoccupations de moneyland.ch: les primes des caisses maladie, la prévoyance vieillesse et la situation de l’environnement sont les principaux facteurs d’inquiétude en Suisse. Les gens de la jeune génération sont beaucoup moins soucieux que les personnes appartenant aux générations plus âgées.

Les prochaines élections fédérales auront lieu en octobre 2019. Mais qu’est-ce qui préoccupe au juste le plus les Suissesses et les Suisses?

moneyland.ch a interrogé 1500 personnes dans le cadre d’une enquête représentative en ligne, en leur demandant ce qui leur causait le plus de soucis. Les personnes interrogées ont dû évaluer différents facteurs de préoccupation possibles en leur attribuant chaque fois une note située sur une échelle allant de 1 («absolument aucun souci») à 10 («énormément de soucis»).

Résultat: «Primes des caisses maladie, environnement et prévoyance vieillesse comptent parmi les plus grands sujets de préoccupation en Suisse», observe Benjamin Manz, le directeur du service comparatif en ligne moneyland.ch. Les Romands sont significativement plus inquiets que les Alémaniques, les personnes âgées sont aussi nettement plus soucieuses que les jeunes et les femmes se font également un peu plus de souci que les hommes.

Le plus grand souci: les primes des caisses maladie

Les primes des caisses maladie occasionnent le plus de soucis aux Suissesses et aux Suisses: 74% des sondés indiquent que les primes des caisses maladie leur cause «plutôt à beaucoup de soucis» (sur l’échelle utilisée, cela correspond aux notes allant de 7 à 10). «Il est intéressant de constater que la population s’inquiète davantage au sujet des primes des caisses maladie qu’à propos de sa propre santé», relève Silvan Wehrli, analyste chez moneyland.ch.

Viennent ensuite la situation générale de l’environnement qui inquiète 70% de la population, la prévoyance vieillesse en général (66%), le changement climatique (66%), l’AVS (65%), les caisses de pension (61%) et la situation de ses propres finances (60%).

Les facteurs suivants sont aussi un facteur de préoccupation pour une majorité de la population: la croissance de l’économie mondiale (59%), sa propre santé (56%), son propre salaire (55%) ainsi que le chômage (perte d’emploi: 51%). En comparaison, l’état de l’Union européenne (48%) et les loyers (41%) préoccupent moins les sondés.

Soucis moins importants: hypothèques, Brexit et endettement de la Suisse

L’immigration en Suisse occasionne «plutôt à beaucoup de soucis» chez 41% de la population helvétique. S’agissant des étrangers en Suisse, cette part atteint 40%, tout comme c’est le cas pour l’Etat de l’économie helvétique (40%), l’endettement des Etats sur le plan mondial (38%) et les taux négatifs (37%).

En revanche, la propre hypothèque contractée par les sondés n’est un facteur d’inquiétude que pour 24% des preneurs d’hypothèques. Le Brexit et l’endettement de l’Etat en Suisse n’inquiète que 21% des sondés.

La Suisse romande inquiète

Les différences observées entre la population résidante en ville et à la campagne ne sont généralement pas significatives. En revanche, les différences entre la Suisse alémanique et romande sautent aux yeux. «La population en Suisse romande se fait davantage de souci à propos de beaucoup de facteurs au sujet desquels elle est interrogée», observe Silvan Wehrli.

Ces écarts sont particulièrement marqués s’agissant des loyers (61% des sondés en Suisse romande se soucient de ce sujet, comparé à seulement 40% en Suisse alémanique), en ce qui concerne sa propre santé (79% chez les Romands contre 4% du côté des Alémaniques), les primes des caisses maladie (respectivement 80% contre 70%), le chômage (57% contre 47%), l’Etat de l’économie suisse (51% contre 35%), son propre salaire (74% contre 46%) et à propos de ses propres finances (78% contre 50%).

S’agissant de l’immigration en Suisse, des étrangers en Suisse, de l’augmentation de la population mondiale, de l’état de l’UE, du Brexit, de l’endettement sur le plan mondial et des taux négatifs, le sondage indique en revanche que les Alémaniques se montrent plus inquiets sur ces questions que les Romands.

Les femmes se soucient du changement climatique et de l’environnement

Les femmes sont en général un peu plus inquiètes que les hommes – du moins dans l’enquête effectuée. Les différences sont les plus importantes en ce qui concerne l’état général de l’environnement et le changement climatique. S’agissant du changement climatique, 70% des femmes sont font plutôt à beaucoup de soucis à ce sujet, alors que ce n’est le cas que pour 61% chez les hommes. De même, 74% des femmes se montrent préoccupées au sujet de la situation générale de l’environnement, comparé à 64% du côté des hommes.

Les hommes se font en revanche davantage de souci que les femmes concernant l’endettement de l’Etat sur le plan mondial, l’état de l’UE, l’augmentation de la population mondiale, les étrangers en Suisse, l’immigration en Suisse ainsi qu’à propos des hypothèques.

Les personnes âgées nettement plus inquiètes – sauf au sujet du climat et de l’environnement

«Le baromètre des préoccupations de moneyland.ch montre des différences significatives entre les générations», poursuit Silvan Wehrli. Pour une majorité de facteurs, les inquiétudes s’accroissent significativement au fur et à mesure que l’âge augmente. L’expression «jeunesse insouciante» semble être pertinente pour la population suisse. Quelques exemples permettent d’expliciter ces différences entre les générations.

Ainsi, 52% des 18 à 25 ans se font plutôt à beaucoup de soucis à propos des primes des caisses maladie, alors que cette part augmente à 74% chez les 26 à 49 ans, puis grimpe à 82% chez les 50 à 74 ans. S’agissant des taux négatifs, seuls 25% des 18 à 25 ans s’en soucient, tandis que cette part augmente à 32% chez les 26 à 49 ans, puis atteint 48% chez les 50 à 74 ans.

En ce qui concerne la situation de ses propres finances et son salaire, on ne constate en revanche pas de différences significatives en fonction de l’âge. «Les jeunes se soucient toutefois davantage à propos de la situation générale de l’environnement et à propos du changement climatique que les générations plus âgées», constate Silvan Wehrli. S’agissant du changement climatique, 74% des sondés appartenant à la plus jeune génération s’en soucient, alors que cette part diminue à 62% chez les 26 à 49 ans et atteint 65% chez les sondés les plus âgés.

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Expert Benjamin Manz
Benjamin Manz est le directeur de moneyland.ch et il est expert indépendant des domaines bancaires et financiers.