Pour Donald Trump, le 2 avril 2025 doit entrer dans l'histoire des États-Unis comme le «Jour de libération». Ce jour a été historique à sa manière: en annonçant l’imposition de droits de douane atteignant au moins 10 pour cent sur les importations de marchandises, le président américain a en tout cas suscité une grande nervosité.
Les bourses ont réagi par des pertes considérables, les indices boursiers suisses se sont eux aussi littéralement effondrés dans les jours qui ont suivi l’annonce. Dans cet article, moneyland.ch analyse brièvement la situation du point de vue des investisseuses et investisseurs ainsi que des épargnantes et épargnants.
Mes actions et mes ETF évoluent profondément dans le rouge. Que dois-je faire?
Si vous investissez de manière diversifiée dans des actions – par exemple via des Exchange Traded Funds (ETF) – vous avez, dans le meilleur des cas, un horizon de placement à long terme. Dans ce cas, la meilleure réponse est de garder son calme et d'attendre. Il est déconseillé de vendre parce que vous paniquez. La condition préalable est que vous n’ayez investi que des montants dont vous n'avez pas besoin. Pour couvrir un besoin de liquidités à court terme, il est vivement conseillé de disposer d’un fonds de secours en réserve.
Le fait de disposer d’un portefeuille d'actions et d'ETF largement diversifié, par exemple sur la base d’indices mondiaux, a permis par le passé d'obtenir un rendement appréciable à long terme, malgré quelques baisses. Il est probable que la bourse se redressera également après ce nouvel effondrement. Il est toutefois impossible de prédire si et quand cela se produira. Important: ces réflexions sont aussi valables pour des investissements diversifiés en actions, par exemple via des ETF. Si vous n’investissez que dans quelques titres individuels, vous êtes toujours exposé à un risque de perte important.
Les actions ne sont de toute façon pas conseillées en tant que placement à court terme. Dans ce cas, il est préférable de miser sur des produits d'intérêt comme les comptes d'épargne et les obligations de caisse.
Devrais-je maintenant miser sur les métaux précieux ou les cryptomonnaies?
Les métaux précieux sont considérés comme une protection efficace contre les crises – et les cours de l'or et de l'argent ont effectivement fortement augmenté ces derniers temps. Il peut être judicieux d'ajouter des métaux précieux à votre portefeuille afin d’accroître sa diversification. Vous pouvez investir dans l'or, l'argent, le platine et le palladium aussi bien physiquement que par le biais d'ETF.
Notez toutefois que les cours des métaux précieux sont eux aussi volatils et qu'il est impossible de prévoir comment ils évolueront avec certitude. C'est pourquoi il n'est pas non plus recommandé d’accorder une part trop importante aux métaux précieux dans le portefeuille global – et de s'exposer ainsi à de nouveaux risques de concentration.
Le scepticisme est également de mise en ce qui concerne les cryptomonnaies comme le bitcoin et l’ethereum. En raison de l'évolution imprévisible de leur cours, les cryptomonnaies sont plutôt inappropriées comme protection contre les crises. Les personnes qui investissent dans le bitcoin, l'ethereum ou d'autres cryptomonnaies doivent être conscientes de l'immense risque de perte qu’elles encourent – même si des gains rapides et considérables peuvent également être réalisés. Suite à l'annonce de Trump concernant les droits de douane, le cours du bitcoin a du reste nettement baissé.
Que signifie la chute des bourses pour les épargnantes et épargnants?
En ce qui concerne l’argent déposé sur votre compte d'épargne, rien ne change pour l'instant. En Suisse, le taux directeur de la Banque nationale suisse (BNS) joue un rôle prépondérant dans le niveau des taux d'épargne. Depuis le 21 mars 2025, ce taux est situé à 0,25 pour cent.
Jusqu’à présent, la plupart des analystes s'attendent à ce que les taux d'intérêt continuent de baisser, d'autant plus que l'inflation en Suisse, qui s'élève à 0,3 pour cent pour les derniers chiffres disponibles (situation: mars 2025), est très faible. Cela est d'autant plus vrai en cas de ralentissement conjoncturel.
Pour les comptes à terme et les obligations de caisse, le taux d'intérêt est convenu à l'avance pour une durée déterminée. Si vous avez déjà placé de l'argent dans des obligations de caisse, rien ne change pour vous. Les taux d'intérêt des obligations de caisse nouvellement conclues s’orientent en revanche en fonction de l’évolution attendue du taux directeur de la BNS – et réagissent en général plus rapidement aux changements de taux que les comptes d'épargne.
Les droits de douane ont-ils un effet sur les taux d'intérêt hypothécaires?
Les taux d'intérêt des hypothèques à taux fixe ont légèrement baissé depuis l'introduction des droits de douane. Les taux des hypothèques à taux fixe sur deux ans ont baissé de 0,09 point de pourcentage, ceux des hypothèques à taux fixe sur cinq ans de 0,11 point de pourcentage et ceux des hypothèques à taux fixe sur dix ans de 0,08 point de pourcentage. En raison des risques conjoncturels accrus, de nouvelles baisses des taux directeurs par la BNS sont devenues plus probables, ce qui exerce une certaine pression à la baisse sur les taux hypothécaires. Pour l'heure, la plupart des économistes ne s'attendent toutefois pas encore à des taux négatifs dans les trois prochains mois ou sur l'année.
Quel est l'impact de la situation sur le franc suisse?
Le franc suisse jouit d'une réputation de monnaie de crise. Après l'annonce de droits de douane importants par les Etats-Unis, le franc s'est fortement apprécié par rapport au dollar américain et à l'euro. Un franc fort donne aux vacanciers suisses à l'étranger un pouvoir d'achat accru: si le franc s'apprécie par rapport à la monnaie locale, les produits et les services deviennent moins chers (convertis en francs).
Revers de la médaille: la Suisse devient moins attractive pour les touristes étrangers. En effet, du point de vue des personnes venant de l'étranger, un franc fort renchérit les produits et les services en Suisse. Et les exportateurs suisses sont également confrontés à la force du franc, qui rend leurs produits d'exportation plus chers pour les clients étrangers.
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