Dans les médias suisses et étrangers, le Swiss Market Index (SMI) est généralement l’indice qui est cité en premier lorsque l’on évoque le marché suisse des actions. Dans l’article ci-après, moneyland.ch répond aux principales questions qui se posent lorsque l’on souhaite investir dans le SMI.
Qu'est-ce que le SMI?
Cet indice boursier a été lancé le 30 juin 1988 par la Bourse suisse SIX. Le SMI réplique l’évolution des cours des 20 entreprises privées suisses les plus importantes et les plus liquides qui sont actuellement cotées à la SIX. Cet indice est souvent utilisé en tant qu’indicateur du marché suisse des actions.
Comment le SMI est-il calculé?
L'évolution du cours du SMI correspond à l'évolution moyenne du cours des 20 titres individuels qui le composent. Cependant, chaque titre individuel n’a pas la même pondération: plus la valeur boursière des actions librement négociables d’une entreprise est élevée, plus l’influence du cours de cette action sur le SMI est importante. Le poids d'une action individuelle pour le SMI est toutefois limité à un maximum de 18 pour cent.
Lorsque l'on parle du SMI, on se réfère généralement à l'indice des prix. Les dividendes ne sont en revanche pas pris en compte. Il existe toutefois une version du SMI qui, elle, prend en considération le réinvestissement des dividendes dans l'indice, à savoir le SMIC.
A quel point le SMI reflète-t-il le marché suisse des actions?
Les entreprises comprises dans le SMI représentent environ 75 pour cent de l’ensemble du marché suisse des actions (mesuré par la capitalisation boursière des titres librement négociés en bourse, ou «free float» comme on l’appelle aussi). Cette proportion peut sembler élevée. Il faut toutefois relever que le SMI ne prend en compte que les cours des actions des 20 plus grandes entreprises suisses et qu’il n'offre ainsi que peu de diversification. En outre, la plupart des titres individuels qui le constituent sont de grands groupes internationaux qui réalisent une grande partie de leurs activités à l'étranger.
Comment puis-je investir dans le SMI?
Il existe de nombreuses possibilités d’investir directement ou indirectement dans le SMI. On peut notamment le faire des différentes manières suivantes.
- Acheter un ETF (Exchange Traded Funds) du SMI.
- Acheter un fonds indiciel du SMI.
- Acheter des actions individuelles du SMI.
- Acheter des certificats trackers sur le SMI.
- Constituer un plan d'épargne en fonds constitué de fonds basés sur le SMI, des ETF du SMI ou des fonds indiciels du SMI.
- Souscrire aux services d’un gestionnaire de fortune numérique (robo advisor) qui investit dans le SMI.
- Acheter des fonds gérés de façon active avec des actions du SMI.
- Conclure un mandat de gestion de fortune actif avec des actions du SMI.
En outre, la plupart des Suissesses et des Suisses sont déjà investis dans des actions du SMI via leur caisse de pension.
Bon à savoir: les fonds de placement et les mandats de gestion de fortune gérés de façon active sont généralement nettement plus chers que les ETF et les fonds indiciels passifs, c’est pourquoi ils ne sont fréquemment pas recommandés. Dans la suite de cet article, nous répondons aux principales questions portant sur les ETF basés sur le SMI, les fonds indiciels reposant sur le SMI et abordons aussi le thème de l'investissement dans le SMI au moyen d'actions individuelles ou de certificats trackers. Vous trouverez des informations supplémentaires sur la gestion de fortune numérique ici ainsi que sur les plans d'épargne en fonds ici.
Quels sont les ETF répliquant le SMI?
Pour les investisseurs privés suisses, seuls les deux ETF suivants entrent en ligne de compte si vous souhaitez reproduire exactement le SMI.
Fonds |
ISIN |
Coûts de produit (TER) |
UBS ETF (CH) – SMI (CHF) A-dis |
CH0017142719 |
0,2% par an |
iShares SMI ETF (CH) |
CH0008899764 |
0,35% par an |
Important: il existe d'autres ETF qui investissent dans d'autres indices suisses, à l’exemple du SPI, et qui sont moins chers ou qui présentent d'autres avantages par rapport aux ETF basés sur le SMI. Par exemple, le «iShares Core SPI ETF (CH)», qui est davantage diversifié, reproduit le SPI avec ses plus de 200 titres qui le composent, parmi lesquels figurent aussi les 20 actions du SMI.
Si vous investissez dans des actions suisses, vous devriez toujours utiliser des ETF domiciliés en Suisse, ce qui est le cas des deux ETF mentionnés. Cela s'explique par des raisons fiscales.
Quels sont les coûts de ces ETF?
Les coûts de produit (aussi appelés coûts TER, ou total des frais sur encours en français), prélevés par l’ETF d’UBS s’élèvent à 0,2 pour cent par an, tandis que l'ETF d'iShares facture, lui, des coûts de produit un peu plus élevés, à savoir de 0,35 pour cent par an.
Attention: en fonction de la banque ou du courtier auprès duquel vous avez votre dépôt, d'autres frais viennent s’y ajouter. Il s'agit notamment des frais de transaction uniques prélevés lors de l’achat ou de la vente des parts d’ETF, comme par exemple les courtages, les taxes et les frais de bourse, ainsi que des frais qui s’appliquent régulièrement comme les droits de garde. En fonction des prestataires, ces frais peuvent atteindre plusieurs fois les coût du produit concerné. Il vaut donc la peine de sélectionner un courtier en ligne avantageux à l'aide du comparatif en ligne sur le trading de moneyland.ch.
Les ETF basés sur le SMI redistribuent-ils les dividendes?
Oui. Pour les deux ETF répliquant le SMI mentionnés, les dividendes versés par les entreprises vous sont redistribués et ils ne sont pas automatiquement réinvestis dans l’ETF. Pour les investisseuses et investisseurs orientés à long terme, c’est un inconvénient, du moins si l'on part du principe que le SMI va continuer d’évoluer à la hausse. En tant que personne qui investit à long terme, vous devriez également évaluer d’autres ETF qui procèdent à un réinvestissement automatique des dividendes (ETF à thésaurisation).
Quel est le domicile des ETF répliquant le SMI?
Les deux ETF susmentionnés sont domiciliés en Suisse. Vous trouverez le domicile du fonds dans le factsheet ou d’autres documents officiels du fournisseur du fonds. En règle générale, vous pouvez également trouver le domicile du fonds grâce au code du pays à deux chiffres figurant au début de l'ISIN (par exemple, CH pour la Suisse, LU pour le Luxembourg, IE pour l’Irlande). Une domiciliation du fonds en Suisse est optimale pour les investisseuses et les investisseurs helvétiques, dès lors qu'ils investissent dans des actions suisses ou dans le SMI.
Explication: pour les ETF domiciliés en Suisse, l'impôt anticipé prélevé sur les dividendes des actions suisses peut être entièrement récupéré. Concrètement, l'impôt anticipé suisse de 35 pour cent est d’abord déduit des dividendes. Toutefois, dans la mesure où vous déclarez correctement l'ETF dans votre déclaration d’impôt, c'est-à-dire que vous indiquez les distributions brutes (distributions avant déduction de l'impôt anticipé) obtenues, ce montant vous sera ensuite remboursé. Cela vaut aussi bien pour les ETF à distribution que pour les ETF à thésaurisation.
Il existe certes aussi des ETF étrangers qui suivent un indice similaire au SMI, comme par exemple le « Xtrackers Switzerland UCITS ETF 1D». Toutefois, comme celui-ci est domicilié au Luxembourg, il n'est pas possible de récupérer la totalité des dividendes, ce qui entraîne une performance moins élevée à long terme.
Cette règle ne s'applique qu’aux ETF incluant des actions suisses. Pour les ETF comprenant des actions étrangères, les investisseuses et les investisseurs suisses s'en sortent le mieux en ce qui concerne l'impôt à la source en optant pour une domiciliation en Irlande ou au Luxembourg.
S'agit-il d'ETF répliqués physiquement ou synthétiquement?
Les deux ETF basés sur le SMI susmentionnés sont répliqués physiquement, ce qui signifie que le fonds investit directement dans les 20 actions qui constituent le SMI.
Avec des ETF synthétiques, seule une partie de votre investissement servirait en revanche à acheter effectivement des actions du SMI. Pour que l’ETF parvienne malgré tout à répliquer l’indice, l’investissement est alors garanti par des swaps.
Les ETF physiques sont considérés comme étant un peu plus sûrs que les ETF synthétiques, du fait que, même en cas de faillite de la société qui émet le fonds, la fortune du fonds demeure largement garantie.
Quels fonds indiciels basés sur le SMI existent?
Comme c’est le cas pour les ETF, il n'y a que deux fonds indiciels qui répliquent exactement le SMI qui sont à disposition des investisseurs privés suisses.
Fonds |
ISIN |
Coûts de produit (TER) |
CSIF (CH) Equity Switzerland Large Cap Blue FB |
CH0214404714 |
0,1615% par an |
iShares SMI Equity Index Fund (CH) Class D CHF |
CH0342181796 |
0,13% par an |
Bon à savoir: pour les fonds indiciels également, vous trouverez un plus grand choix et, en fonction des circonstances, des offres plus adaptées si vous optez pour un indice suisse plus large tel que le SPI.
Quelle est la différence entre les fonds indiciels et les ETF qui répliquent le SMI?
En ce qui concerne les frais courants, les deux fonds indiciels coûtent moins chers que les deux ETF, avec des coûts de produit qui atteignent respectivement 0,1615 pour cent par an (CSIF (CH) Equity Switzerland Large Cap Blue FB) et 0,13 pour cent par an (iShares SMI Equity Index Fund (CH) Class D CHF).
Contrairement aux deux ETF mentionnés, les deux fonds indiciels sont des fonds à thésaurisation. Les dividendes provenant des différentes actions sont donc directement réinvestis au sein du fonds et vous ne percevez aucune distribution de ceux-ci. C'est un avantage pour les investisseurs orientés à long terme, du moins lorsque le SMI s’apprécie.
En outre, il y a quelques différences de principe entre les fonds indiciels et les ETF. Une différence importante est que les fonds indiciels ne peuvent être souscrits qu’une fois par jour. A l’inverse, les ETF peuvent, eux, être achetés et vendus en continu à la bourse pendant les heures de négoce, à l’instar des actions. Vous trouverez ici d’autres différences entre les fonds indiciels et les ETF.
Puis-je investir dans le SMI en achetant des actions individuelles?
Oui, il est possible d’acheter individuellement les actions du SMI de façon simple via un courtier en ligne. Si vous souhaitez reproduire le mieux possible le SMI en achetant individuellement les différents titres du SMI, cela n’en vaut toutefois guère la peine. Il est recommandé dans ce cas d’acheter un fonds indiciel basé sur le SMI ou un ETF répliquant le SMI.
Vaut-il la peine d’investir dans des certificats tracker basés sur le SMI?
Des prestataires comme BNP Paribas, UBS ou la Banque cantonale de Zurich (ZKB) proposent également des certificats tracker qui reproduisent fidèlement le SMI. Pour les investisseuses et les investisseurs qui souhaitent investir à long terme dans le SMI, les certificats tracker posent toutefois problème.
En effet, alors que les ETF et les fonds indiciels investissent directement dans les valeurs sous-jacentes – soit les 20 actions du SMI en l’occurence -, ce n'est pas le cas des certificats tracker.
Les certificats tracker reproduisent l'indice au moyen de produits dérivés et ils ne sont pas soumis à la loi sur les placements collectifs de capitaux, qui vise à protéger les investisseurs. Votre fortune n'est pas non plus protégée en cas de faillite de l'émetteur, comme c’est largement le cas pour les ETF ou les fonds indiciels (du moins pour ceux qui sont répliqué physiquement).
De plus, les certificats tracker ne sont pas réglementés par la Finma et ils sont souvent moins transparents. Il est donc d’autant plus important de bien comprendre les conditions, parfois complexes, qui s’appliquent pour ces produits. Par exemple, en fonction du certificat dont il s’agit, les dividendes ne sont pas distribués ou réinvestis.
Vous trouverez ci-après d’autres différences entre les certificats tracker et les ETF.
Quels sont les avantages d'un investissement dans le SMI?
Via un ETF ou un fonds indiciel, vous pouvez investir à peu de frais dans les 20 plus grandes actions suisses, qui représentent tout de même 75 pour cent du marché suisse des actions. Vous pouvez donc participer de façon simple et bon marché à l’évolution des blue chips suisses, parmi lesquelles trois font partie des dix plus grandes entreprises cotées en Europe.
En outre, neuf parmi les 20 actions du SMI sont en outre ce que l’on appelle des «aristocrates des dividendes», c'est-à-dire des entreprises qui sont parvenues à augmenter leur dividende depuis plus de dix ans (mais ce qui ne signifie évidemment pas que cela continuera d’être le cas pour toujours). En résumé, le SMI réunit quelques entreprises suisses disposant d’un modèle d'affaires stable et qui parviennent à verser des dividendes en hausse, indépendamment de la conjoncture.
Quels sont les inconvénients d'un investissement dans le SMI?
Les 20 plus grandes entreprises représentent certes 75 pour cent du marché suisse des actions, mais seulement une petite partie des plus de 200 entreprises helvétiques cotées en bourse. Par conséquent, un investissement dans le SMI est plutôt mal diversifié. Vous ne participez pas du tout aux entreprises du secteur des petites et moyennes capitalisations, qui disposent souvent d’un plus grand potentiel de croissance.
Les deux titres des groupes pharmaceutiques Novartis et Roche ainsi que le géant des biens de consommation Nestlé constituent un risque de concentration supplémentaire: ensemble, ces trois titres représentent plus de 50 pour cent du SMI.
Le SMI est également inégalement diversifié en termes de secteurs. Avec un poids de 41 pour cent, le secteur de la santé est dominant, suivi par les biens de consommation (25 pour cent) et la finance (16 pour cent). Ensemble, ces trois secteurs représentent par conséquent 82 pour cent du SMI.
Le choix d'ETF et de fonds indiciels pour les investisseurs privés suisses est également restreint, comparé par exemple au SPI.
Conclusion
Si vous souhaitez investir à long terme dans les plus grandes actions suisses, les ETF et fonds indiciels basés sur le SMI susmentionnés offrent une bonne possibilité de pouvoir le faire, le tout à un prix avantageux. Par rapport aux ETF, les fonds indiciels ont l’avantage d'être un peu moins chers et les dividendes sont réinvestis, ce qui devrait avoir un effet positif sur la performance à long terme.
Les investisseurs qui attachent de l’importance à la diversification et qui souhaitent participer de façon passive au marché suisse des actions avec un seul produit feraient toutefois bien de miser sur un indice plus large. Une alternative est le SPI qui, avec ses plus de 200 entreprises, est nettement mieux diversifié que le SMI qui ne compte, lui, que 20 entreprises.
Malgré tout, aussi bien le SMI que le SPI présentent tous deux un risque de concentration élevé: ces indices sont constitués à hauteur de plus de 50 pour cent par les trois grands groupes Nestlé, Novartis et Roche.
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